La civilisation islamique et la science

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Depuis deux siècles, le monde a témoigné à un développement scientifique et technologique sans précédent. Le développement des chemins de fer, de l’aviation, de la technologie nucléaire, d’internet, de la FIV, des OGM, de la pénicilline, du clonage, de la nanotechnologie… Ces développements ont eu lieu en parallèle au développement du Monde Occidentale, atteignant des niveaux surprenant dans l’histoire. Aujourd’hui, l’Occident a monopolisé les inventions technologiques et scientifiques et considère l’adoption des valeurs libérales comme étant un prérequis au développement.

La plupart des penseurs, scientifiques et philosophes déclare que l’islam n’a aucune place dans le monde aujourd’hui. Cette opinion est elle-même basée sur la prémisse qu’aucun pays musulman n’a produit quelque chose en terme de recherche scientifique et d’invention technologique. L’Occident clame que le progrès dans la science et dans la technologie est apparu quand l’Occident s’est débarrassé de l’autorité de l’Eglise et qu’il a séparé la religion de la vie. Pour eux, l’Eglise étouffait le développement de la science et de la rationalité, puisque la religion serait intrinsèquement basée sur la foi et la superstition. Ainsi, seule par sa suppression de la sphère publique, l’Occident a réussi à lancer sa révolution industrielle et à prospérer dans la science. Aujourd’hui, pour les Libéraux, c’est eux qui ont inventé la science telle que nous la connaissons. Ils prétendent qu’ils en ont établis les fondations et créé ses nombreuses branches.

Un tel narratif omet un nombre de développement historiques qui ne sont pas occidentales et montre combien l’Occident continue de voir sa propre histoire comme étant l’histoire du monde. Aussi, un tel narratif omet très habilement ce que l’Occident a pris des civilisations précédentes, en particulier de la civilisation islamique. Historiquement, toutes les civilisations ont été caractérisées par une certaine forme de développement technologique et scientifique. L’Occident a documenté les contributions que les Romains ont apporté à la discipline, tandis que le Monde Islamique a traduit les travaux des grecques dans la région, entre le 8ième et le 10ième siècle.

La science, dans son essence, est l’étude, la recherche et l’expérimentation dans la partie observable de l’univers. Le développement de l’automobile était en premier lieu dû au développement du moteur à combustion ; c’est là que la combustion du carburant dans le moteur agi sur les pistons causant le mouvement des parties solides et par conséquent met l’automobile en mouvement. Cela a été rendu possible grâce à l’Empire Britannique qui à l’origine, utilisait la vapeur et par la suite le charbon afin de mouvementer les pistons et par conséquent, générer la rotation et le mouvement des machines. Ces développements sont basées sur le travail d’Al-Jazari au 12ième siècle, où il a inventé le vilebrequin et a créé le mouvement rotatif à travers l’utilisation des tiges et des cylindres. Il était le premier à l’incorporer dans une machine.

L’exemple ci-dessus et un bon nombre d’autres exemples nous montrent qu’aucune civilisation ne peut revendiquer qu’une science lui appartient intrinsèquement. Cette civilisation a tout au plus apporté une contribution dans ce domaine universelle. Le fait que les atomes et les molécules sont sujets aux lois universelles qui peuvent être manipulées ne changent pas selon qu’il s’agit d’un musulman, chrétien, ou libéral. Ceci est universel et n’est pas affecté par la croyance de quelqu’un. Le débat réel est donc, quelle civilisation à réaliser des contributions significatives à la science et qu’est-ce, exactement, ce qui les a poussé à exceller dans ce domaine ?

L’âge d’or de l’islam est considéré comme étant la période entre le 8ième et le 13ième. Pendant cette période, les ingénieurs, savants et commerçants dans le monde islamique ont contribué à l’art, l’agriculture, l’économie, l’industrie, la loi, la littérature, la navigation, la philosophie, les sciences et technologies, et ceci, tout en préservant et en construisant sur les traditions antérieures et leur amenant un plus. Howard Turnet, expert dans l’histoire médiéval mentionne dans son livre ‘La science dans l’islam médiéval’ : « Les artistes et scientifiques musulmans, ensemble avec les princes et les laboureurs ont créé une culture unique qui a directement influencé les société dans chaque continent. » Il y avait un nombre d’éléments spécifiques dans l’islam qui ont joué le rôle de moteur et qui ont motivé les musulmans à exceller dans ce domaine.

L’adoration d’Allah (SWT) était un de ces facteurs qui ont mené à un nombre d’inventions, les heures des cinq prières journalières, l’orientation pour la qibla (la direction à laquelle le musulman s’oriente lorsqu’il prie), ainsi que le début et fin du Ramadhan qui requiert une lecture précise de la position des étoiles et de la lune. En conséquence de ceci, les musulmans ont commencé à inventé des instruments pour l’observation et la navigation. C’est pourquoi aujourd’hui, la plupart des étoiles servant à la navigation astronomique porte des noms arabes comme Acamar, Aldebaran, Altair, Baham, Baten Kaitos, Caph, Dabih, Edasich, Furud, Gienah, Hadar, Izar, Jabbah, Keid, Lesath, Mirak, Nashira, Okda, Phad, Rigel, Sadr, Tarf et Vega. Les musulmans ont apporté plusieurs contributions à l’astronomie et notamment au développement de l’horloge astronomique. Un calendrier mécanique lunisolaire avec un rouage et des roues d’entrée a été inventé par Abu Rahjan al-Biruni au 10ième siècle. Sur base de ce genre de conceptions, Taqi al-din a inventé l’horloge mécanique au 15ième siècle. Le besoin de s’orienter vers la qibla a mené au développement de la boussole, qui elle-même a été basée sur les recherches que les astronomes musulmans ont réalisés. Les musulmans ont développé le rose des Vents qui affiche les quatre points cardinaux, nord, sud, est et ouest, sur une carte et sur une carte marine. Allah (SWT) dit dans le Coran, « Et c’est Lui qui vous a assigné les étoiles, pour que, par elles, vous vous guidiez dans les ténèbres de la terre et de la mer. » [voir Coran 6/97]. Ceci a motivé les musulmans à commencer les recherches pour trouver de meilleurs instruments de navigation et en fin de compte, la plupart des étoiles de la navigation astronomique portent des noms arabes. Ces types d’instruments étaient utilisés pour explorer le monde, qui par la suite, a été collecté par les géographes musulmans dans leurs manuels. Ils ont été poussé par le verset du Coran où Allah (SWT) dit : « Et Nous avons placé des montagnes fermes dans la terre, afin qu’elle ne s’ébranle pas [en les entraînant]. Et nous y avons placé des défilés servant de chemins afin qu’ils se guident. » [Voir Coran 21/31]

Les premiers musulmans ont compris que l’islam voit toutes les choses matérielles dont la science, la technologie, l’industrie, comme étant simplement l’étude de la réalité et l’étude de comment les objets peuvent être manipulés pour améliorer les conditions et le niveau de vie de l’humanité. Quand par la suite, beaucoup de territoires fut sous le contrôle de la civilisation islamique, l’urbanisation a mené à un nombre de développements. Le désert arabe avait de maigres sources d’eau, rendant inhabitable sa majeure partie. Ceci a été surmonté par les ingénieurs musulmans qui ont développé les canaux à partir de l’Euphrate et le Tigre. Les marécages aux alentours de Baghdad étaient ainsi drainés, sauvant la ville de la Malaria. Les ingénieurs musulmans ont perfectionné la roue à aubes et ont construit des canaux élaborés d’eau souterrains qu’ils ont appelé « qanats ». Ceci a mené aux développements des systèmes domestiques d’eau avancés avec des égouts, bain public, fontaine d’eau potable, distribution d’eau potable par tuyauterie et parmi ce qui était largement répandu, des toilettes privés et publics ainsi que des aménagement de bain.

Les penseurs, scientifiques, ingénieurs et experts musulmans ont contribué significativement à la science, ainsi qu’à d’autres disciplines. Plusieurs de ces contributions ont été plus tard utilisées par l’Occident qui ont amené de nouvelles contributions au domaine. La nature de la science comme étant un sujet universel, signifie qu’aucune civilisation ne peut revendiquer l’avoir inventé. En réalité, la plupart des civilisations ont documenté leurs contributions à travers l’histoire, qui ont servi d’information préalable lorsque des expérimentations étaient conduites par les civilisations ultérieurs. Avant l’émergence de l’islam au Moyen-Orient, la population n’avait apporté aucune contribution à la science. Quand ce même peuple a accepté l’islam, elle a apporté des contributions qui ont été utilisés par les générations suivantes pour l’invention de nouvelles choses qui aujourd’hui restent avec nous. L’islam, plutôt que d’être un obstacle à la science, il était la trajectoire qui a poussé les musulmans à la contribution à la science.

Jare Diamond, un physiologiste qui a gagné le Prix de Pulitzer pour son livre ‘Guns, Germs, and Steel », a dit : « L’islam médiéval était technologiquement avancé et ouvert à l’innovation. Il a réalité un taux d’alphabétisation bien plus élevé qu’en Europe contemporaine ; il a assimilé l’héritage de la civilisation grecque classique, à tel point que beaucoup parmi ces livres ne nous sont connus que par leurs copies arabes. Il a inventé le moulin à vent, la trigonométrie, les voiles latines et a réalisé des avancées majeures dans la métallurgie, la mécanique, l’ingénieurerie chimique et les méthodes d’irrigation. Au Moyen-Age, le flux de la technologie était largement de l’islam vers l’Europe, plutôt que de l’Europe vers l’Islam. Ce n’est seulement après les années 1500 que le sens du flux a commencé à s’inverser. »

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