Le Brexit: symptome d’une crise

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La Grande Bretagne a voté pour l’indépendance vis-à-vis de l’UE. Ils ont désapprouvé le contrôle de Bruxelles sur leur pouvoir de décision. Sans oublier qu’ironiquement, ce pays – et ce contient – est devenu riche grâce à la colonisation et en colonisant d’autres nations au 19ième et au 20ième siècle, il y a quelques points qui émergent du résultat de ce référendum.

1. Il est claire que le peuple britannique ne fait pas confiance en cet établissement (l’UE) qu’il considère comme « déconnecté », voire corrompu et un système manipulable. Ils ne font pas confiance aux experts qui ne sont pas capables de prédire les crises financières et ils ne font certainement pas confiance aux politiciens qu’ils considèrent distants, non représentatifs et servant leur propres intérêts.

2. La décision de quitter est une composante d’une inquiétude plus large, à travers les différents états démocratiques, où les gens se sentent abandonnés par le système global et l’élite libérale. Abandonnés au niveau de l’éducation (manque de bonnes écoles), politiquement (la classe élite prend de plus en plus le contrôle), et surtout économiquement (la pauvreté croît, l’inégalité augmente et les opportunités diminuent).

3. L’inquiétude vis-à-vis du racisme et de l’islamophobie senties par les musulmans est bel et bien réelle. Toutefois, la décision de voter pour quitter l’UE, est un symptôme d’un nationalisme endémique à travers l’Europe. Les leaders, qu’ils soient pour le Quitter ou pour le Rester, ont été aussi mal les uns que les autres. Ils ont alimenté le ressentiment, la victimisation et l’hystérie autour de ce sujet. Les deux côtés ont préféré accuser les immigrants pour le manque de logements, d’emplois et de service publiques, plutôt que d’accuser leurs propres politiques incompétentes. De plus, le racisme enragé n’est pas limité au Royaume-Uni. Une Union Européenne qui place l’intérêt d’une classe élite bureaucratique de l’UE en Allemagne, en Angleterre ou en France, au-dessus des gens ordinaires en Grèce, Irlande ou un quelconque autre pays, ne pourra jamais succéder à cause du nationalisme inhérent.

4. L’incertitude économique – désormais incontrôlé – montre les lignes de faille dans le système capitaliste mondial. L’innovation technologique, la mondialisation et la démolition des structures politiques traditionnelles ont créé des forces dont les états nations, voire même les unions de nations ne sont plus capables de contrôler. La concentration sur les profits plutôt que sur la population ; sur la sécurité de certains, plutôt que sur la prospérité des nombreux autres, ont créé un schisme de masse dans la société occidentale.

5. Une vision alternative islamique consiste à construire un système visant à solutionner les problèmes des gens ordinaires. Unir les gens, non les diviser. Construire des échelles d’opportunités, non des murs de protection. S’engager dans la politique de citoyenneté, non dans la politique de la peur. Ce n’est pas par hasard que seul le système islamique a réellement agit à travers l’histoire, comme un melting pot pour les différentes ethnies, classes et religions.

La sortie du Royaume-Uni de l’UE est simplement le symptôme d’un malaise idéologique plus générale dans la société occidentale. Ceci explique la monté de l’extrême droite en Europe ; il explique les ghettos qui émergent aujourd’hui dans les pays occidentaux ; et il explique comment un milliardaire qui traite les Mexicains de violeurs, appellent à l’expulsion des Musulmans, insulte les femmes, les invalides et les prisonniers de guerre, peut devenir le candidat de son Parti pour la présidentielle aux Etats-Unis.

Traduit par l’Equipe de La Pensée Islamique
25/06/2016

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