LE PROBLÈME DU HIJAB EN OCCIDENT (3/3): ses solutions

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L’ensemble des solutions que nous proposons repose essentiellement sur trois principes : la fermeté, l’unité (la solidarité) et la confiance.

La fermeté ; consiste à  se tenir fermement sur une seule position commune sans y faire de concessions. Si nous voulons conserver notre identité islamique et nous attacher à notre milieu culturel, nous devons en tant que musulmans s’unir dans notre position sur le port du voile, et nous faire déclaration avec clarté que nos femmes et filles ne sont pas prêtes à enlever leur voile, et qu’elles se tiennent à la prescription légale qui leur incombe.

Pour ce qui est de l’unité, nous entendons par cela que tous les musulmans doivent être conscients de cette offensive dangereuse occidentale par lequel notre identité islamique est mutilée. C’est pourquoi, nous devons en tant que musulmans unir nos forces, travailler d’une manière collective et s’entraider  pour contrecarrer cette offensive.

Concernant la confiance, a pour signification de placer notre confiance en Allah (Exalté) et confiance en nous-mêmes. La confiance en Allah est indispensable afin de surmonter cette épreuve. Et Allah (Exalté) défend ceux qui croient en lui, et nous fera triompher si nous restons fidèles à nos positions. Allah (Exalté) dit:

Ô vous qui croyez! Si vous faites triompher (la cause d’) Allah, Il vous fera triompher et raffermira vos pas. Et quant à ceux qui ont mécru, il y aura un malheur pour eux, et Il rendra leurs œuvres vaines. Sourate 47, v 7-8

La confiance en nous-mêmes  n’est autre que se rendre compte de notre force et nos capacités à influencer l’opinion publique. Les musulmans en Occident ont un grand potentiel d’influence, une force qui peut faire tourner la situation, si cette force est utilisée d’une manière appropriée et équilibrée.

Nous devons  réaliser que si nous ne tenons pas sur ces positionnements, nous tomberons dans les pièges mis en avant, et  ne serons donc pas en mesure de maintenir notre identité et notre deen.

Les actions que nous devons entreprendre, et les mesures que nous sommes tenus de prendre sont les suivantes:

Premièrement : les étudiantes doivent aller à l’école habillée du voile islamique en défiant l’interdiction. Lorsque l’accès à l’éducation est refusé, ils devraient protester (organiser des manifestations) qui génèrent l’attention des médias.

En second lieu : les manifestations, les protestations et les réunions sont un moyen de donner expression à une position. L’influence de ce moyen dépend de la durée des manifestations. Par conséquent, ils doivent être organisés fréquemment et à grande échelle, nous devons durant ces protestations exprimer nos positions de rejet de l’interdiction du port de voile. De ces protestations aucun signe de faiblesse ou de concession ne peut être montré.

En troisième lieu : ce qui ressort du débat sur le port du voile en Occident est que cela a été une discussion des politiciens, des faiseurs d’opinion. Il n’a nullement été question d’une discussion où ont participé des intellectuels. Par conséquent, il nous appartient d’approcher les intellectuels qui sont connus pour leur intégrité et objectivité afin de gagner leur soutien dans notre cause.

Quatrièmement : parmi les musulmans se trouve ceux qui ont soutenu les gouvernements occidentaux, et ont ainsi contribué à la scission de l’unité parmi nous pour leur propre intérêt matériel. Pour renforcer notre positionnement, et laisser rayonner notre unité, nous devons faire preuve de prudence en cas de contacts avec ces personnes, et réorienter leur attitude négative, parce qu’elle est en contradiction avec les prescriptions légales islamiques.

Cinquièmement : nous ne sommes aucunement en faveur de l’isolationnisme ou de la ségrégation de la société, et nous n’y faisons pas appel. Les circonstances que traversent les musulmans en Occident nous obligent certes à prendre des mesures pour préserver notre identité.

Nous exhortons donc les musulmans à répondre au besoin de l’éducation:

L’ouverture des lieux de culte, des centres liés à la communauté afin de former les filles et les femmes dans les affaires religieuses et mondaines. La création d’écoles privées, d’instituts et d’universités à destination aux jeunes filles et aux femmes comme alternative pour les institutions d’éducation existantes où le port du voile est interdit. Solliciter des éducateurs et favoriser la formation de musulmans capables de contribuer à l’éducation des jeunes filles et des femmes dans les sciences telles que la physique, les mathématiques, la chimie, la médecine, l’histoire, et d’autres branches.

Sixièmement : l’éducation des musulmans dans les mosquées, les centres de la communauté et les cafés pour leur faire réaliser le danger qui menace leur identité, afin de faire face à cette menace en collectant l’argent nécessaire et faire des efforts pour maintenir notre identité.

Septièmement : adresser les gouvernements par des délégués et représentants, pour leur signaler le danger de leurs politiques visant les musulmans, et de signaler les mesures restrictives qu’ils entreprennent contre les musulmans qui vivent en Occident.

Huitièmement : nous devons essayer de mettre en évidence ce problème de manière constante  dans les médias de sorte qu’il ne soit pas dilué et oublié.

C’est un échantillonnage d’actions et de mesures qui peuvent être prises et que nous présentons aux musulmans pour résoudre le problème du voile. Nous exprimons notre espoir que les musulmans répondront à cet appel, et qu’ils prendront en main immédiatement les possibilités qui se présentent à eux.

La  solution réelle

Nous avons mis en avant un certain nombre d’actions qui peuvent fournir une solution au problème du port du voile dans les pays occidentaux. Cependant, il faut souligner un fait important, à savoir la différence entre une solution temporaire, et une solution réelle et plénière.

Ce que nous avons mis en avant est une solution temporaire, nécessaire à la situation actuelle pour les musulmans résidant dans les pays occidentaux. La vraie solution, à ce problème et tant d’autres problèmes auxquelles nous sommes confrontés  et à cause desquelles souffrent les musulmans, est l’établissement du khilafah islamique. La cupidité des autres à l’égard de nos ressources, notre faiblesse, la poursuite à dévêtir et déshonorer nos femmes, comme ils le veulent, et leurs efforts anéantir et remplacer notre propre identité islamique, est due à l’absence d’une entité politique indépendante  capable de défendre notre honneur; le Khilafah.

Ibn Hisham relate dans ses récits (Sîra) sur le messager ﷺ que la  cause de l’expédition contre Bani Qaynuqa  est la suivante.  Une femme musulmane a visité un bijoutier sur le marché de Qaynuqa, elle a été agressée. L’orfèvre, un Juif de Bani qaynuqa, a épinglé ses vêtements de sorte que, en se levant, elle a été dépouillée nue. Un homme musulman venant sur l’agitation qui en a résulté a tué le commerçant en représailles. Une foule appartenant à la tribu des Bani Qaynuqa se sont précipités sur l’homme musulman et l’ont tué. Cette escalade qui a provoqué la colère des musulmans, s’est suivi d’une expédition militaire contre les Bani Qaynuqa.

L’histoire nous indique également que la ville Byzantine d’Amorium fut conquise par les musulmans en l’an 223 (Hijri) en raison d’un Byzantin qui porta atteinte à  l’honneur d’une femme musulmane, et son appel de détresse fit le chemin jusqu’au Calife. Le Calife Al-Mu’tassim, fils de Haroun Ar Rasheed, détacha une armée vers Amorium qui fut conquise par  les musulmans, ce qui était une humiliation pour les Byzantins.

Ces deux occurrences et de nombreux incidents similaires dans l’histoire de l’Islam, témoignent de  notre besoin pour un Khilafah, qui  gouverne sur nous avec les lois d’Allah (Exalté), garantie nos intérêts, protège notre honneur et répond à nos appels de détresse.

Par conséquent, les musulmans dans les pays occidentaux doivent réaliser que la vraie solution à leurs problèmes est liée à la présence d’un Khalifah, et la nécessité de coopérer avec ceux qui œuvrent pour le rétablissement du Khilafah dans les terres des musulmans. Ils devraient les soutenir pour que regagner et élever la gloire et l’influence de l’Islam, de sorte que leur engagement et dette envers leur Créateur soient remplis.

Il a été rapporté de Mu’awiyah que le Messager ﷺ a dit :

« Celui qui meurt sans avoir prêté le serment d’allégeance à un Imam (Calife), meurt d’une mort païenne [comme les gens de la Jahiliya]»  (Rapporté par At-Tabarani, Ahmad, Abou Ya’la et Ibn Abi Assim)


 

Ce texte est un extrait du livret publié par Hizb-ut-Tahrir Europe en 2004: ‘Le problème du hijab en Occident: ses causes et ses solutions’

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