« L’islamophobie » – le Comprendre et y faire face
Lors d’une réunion publique sur « l’islamophobie » s’étant déroulé hier, j’ y ai tenu quelque propos. Veuillez trouver quelques réflexions sur la question, qui ont été évoqués lors de la réunion. L’utilisation du terme « islamophobie » me déplaît, et ce pour les raisons que je vais vous exposer. Néanmoins, il s’agit du seul terme qui est communément employé pour décrire le « sectarisme anti-islamique et les préjugés « . Dès lors, il est nécessaire de s’y attarder quelque peu.
- Depuis que le terme « islamophobie » a été inventé en 1991, la question a été encadré en faisant porter le poids de sa charge aux mains des musulmans. Combien de fois ne s’est pas fait sentir le sentiment que les musulmans « doivent faire plus » pour lutter contre l’islamophobie. Alors qu’en même temps personne n’ait demandé aux blacks d’en faire davantage pour lutter contre le racisme en Grande-Bretagne, ou à la communauté juive de lutter contre l’antisémitisme. Les victimes de préjugés, le sectarisme ou l’oppression ne sont pas censés être ceux qui traitent le préjugé, le sectarisme ou l’oppression des autres. Par conséquent, le débat est encadrée d’une manière problématique.
- Le but de « l’islamophobie » est d’intimider les musulmans pour les pousser à l’adoption des valeurs séculaires – en diabolisant localement et globalement le tout, en passant du Hijab au khilafah. Si le processus d’intimidation et de diabolisation s’avère prédominant et efficace dans la société, il ne sera souvent pas nécessaire de recourir à des interdictions légales. In fine, le résultat est que les musulmans pourront faire campagne pour leurs droits et la prévention des interdictions, mais ils resteront encore victime d’intimidation par l’opinion publique pour réformer leur comportement.
- Il y a (grosso modo) deux types d’islamophobie qui devraient être distingués. Le plus grave est celui de l’establishment – et l’autre est celui de certains au sein du grand public, qui est le fruit de celui de l’establishment. Ce dernier est le fanatisme, ressenti au quotidien, par les plus fragiles, celles et ceux qui ont le plus de mal pour y faire face – les femmes, les enfants et les personnes âgées. Ce genre de préjugés – qui se manifeste par les injures, les attaques physiques, la discrimination dans les écoles et le lieu de travail – est un symptôme d’un problème beaucoup plus profond. Ceux qui commettent ces crimes sont affectés par un récit politique dirigé par l’establishment à savoir les politiciens, les think tanks, les médias.
- L’islamophobie de l’establishment est un agenda idéologique contre l’islam, et pour faire dominer le capitalisme libéral séculier en Grande-Bretagne et à travers le monde. Ils utilisent l’excuse d’attaques terroristes et d’autres incidents négatifs. Il signale chaque incident avec une attention disproportionnée; il spécule sur les causes possibles liées à l’islam; Et donc il renforce l’idée que l’islam est violent. Il lie cela à d’autres questions islamiques, souvent des idées politiques, argumente ainsi que l’islam a besoin de réformes et de changements pour s’adapter aux valeurs libérales séculières. Autrement dit, cela implique que plus vous êtes pratiquant, plus vous êtes une menace. Par conséquent, les liens avec le Hijab, la séparation entre les hommes et les femmes dans les rassemblements publics, la demande de salles de prière, les valeurs sociales islamiques – tous ces éléments sont considérés comme des exemples d’extrémisme.
- Ce que les musulmans ressentent au Royaume-Uni fait partie d’un agenda mondial. La propagande contre l’islam au Royaume-Uni fait partie de la propagande contre l’islam dans le monde musulman. Par conséquent, le Khilafah est diabolisé – car c’est un système politique qui défie l’ordre mondial capitaliste. Même tout sembalnt d’islam dans la vie politique du monde musulman – qu’il s’agisse du Morsi démocratique en Egypte, de l’Erdogan séculier en Turquie ou du nationalisme sectaire du régime iranien – tout cela est ciblé pour la diabolisation, même s’il est toléré pour la coopération politique.
- Cette islamophobie idéologiquement motivée n’est pas nouvelle. La pire islamophobie était contre le Messager ﷺ. Il est resté ferme et a porté le Message. Il ﷺ a refusé d’adopter les valeurs de Quraysh quand ils ont fait leurs attaques islamophobes contre les musulmans. Il ﷺ a souvent parlé avec dureté à l’Establishment de Makkah, les avertissant de Jahannam, critiquant leurs croyances et pratiques en utilisant les versets du Coran. En revanche, il n’a pas fait des attaques, exhortés par les dirigeants de Quraysh le centre de sa dawah.
7. Alors, comment les musulmans devraient-ils répondre? Comprendre les raisons – le désir de faire dominer les idéaux séculaires et que les musulmans quittent leur islam – nous aidera à savoir comment répondre:
- Si le but est que nous ayons peur, il faut se rappeler de ne craindre que Allah seulement; Alors, ces attaques sont une épreuve pour nous afin de voir si nous restons ferment; Alors nous devons compter sur Lui seul; Alors nous croyons que la facilité suit les difficultés; que l’Aide et la Victoire viennent de lui.
- Si l’objectif est que nous délaissons notre identité islamique, nous devons prendre des mesures actives pour construire ces idées et ces croyances qui développent cette identité et qui la protègent dans notre communauté – chez les jeunes, pour les parents musulmans, dans les mosquées et les écoles. Nous devons comprendre notre Deen comme mode de vie, le vivre dans nos communautés et offrir une meilleure alternative à ceux qui nous entourent.
- Si l’objectif est de diaboliser l’islam au grand public, il faut intensifier notre dawah envers les non-musulmans afin qu’ils entendent notre Islam, non pas les mensonges propagés dans les médias.
- Si l’objectif est de mettre les musulmans les uns contre les autres, en appelant certains modérés et certains extrémistes, il faut se rappeler de conserver notre confrérie islamique.
- Si le but est qu’il ne devrait pas y avoir de Khilafah islamique dans le monde musulman pour défier le capitalisme mondial, nous devrions être partisans de ce système de gouvernement islamique juste, qui est une obligation islamique, savoir ce qu’il est et l’expliquer aux autres. Car il fait partie de notre Deen, notre dignité, et est un espoir pour toute l’humanité.
- En bref, que ce soit en Grande-Bretagne ou dans le monde musulman, les musulmans ont besoin de plus d’islam dans leur vie, et non moins, comme solution à cette attaque persistante.
Dr. Abdul Wahidl, président du comité exécutif britannique de Hizb ut-Tahrir en Grande-Bretagne.