L’identité islamique: introduction et conception

1936
0
Partager:

Introduction

La recherche de l’Homme de son identité (Houwiyya) consiste en la recherche de son être, de sa position dans l’existence, de l’objectif de son existence, de son affiliation à un collectif, de son rôle dans la société ainsi que des caractéristiques qui le distinguent en tant qu’individu ou en tant que collectif d’un autre. Cela consiste aussi en la recherche des fondements qui forment sa conscience, qu’il adopte et auxquels il adhère. Ils deviennent les sources de son honneur et de sa fierté par lesquels il vie, pour lesquels il combat et pour lesquels il sacrifie sa vie. L’identité n’est pas, comme le pensent certaines personnes, une simple carte sur laquelle sont rassemblés des informations comme le nom de famille, l’âge, la taille et l’adresse. En réalité, elle a une signification plus profonde et plus dangereuse. Par son identité l’Homme existe, et sans elle, il est inexistant ; c’est la réalité de l’Homme dont il est conscient à travers sa pensée, et sa position en tant que membre d’une civilisation spécifique et une oumma particulière.

Le musulman qui reconnait l’attestation de foi -l’attestation que ‘laa ilaaha ilaa Allah, Mohammed rasoul Allah’- par laquelle sa raison est convaincue, à laquelle son cœur est lié, par laquelle ces comportements et ces actes sont déterminés, possède une identité, et pas n’importe laquelle, mais une identité qui a des racines profondes dans l’existence et dont l’origine est inchangeable, et dont les branches sont dans le ciel. Elle est établie avec véracité par celui dont nous parvient la véracité, Allah (swt). Cette identité reçoit sa guidée du Seigneur des mondes, elle puise sa fierté à partir du Glorieux et l’Imposant, et cette identité proclame Son message à travers le monde par la prescription du Détenteur de la Puissance et du Royaume. Allah ﷻ dit :

وَمَنۡ أَحۡسَنُ قَوۡلاً۬ مِّمَّن دَعَآ إِلَى ٱللَّهِ وَعَمِلَ صَـٰلِحً۬ا وَقَالَ إِنَّنِى مِنَ ٱلۡمُسۡلِمِينَ

«Et qui profère plus belles paroles que celui qui appelle à Allah, fait bonne œuvre et dit: «Je suis du nombre des Musulmans?» (s. 41, v. 33)

Étonnamment, certains musulmans parlent actuellement d’une crise d’identité au sein de l’oumma de l’islam, bien qu’Allah (swt) ait honoré cette oumma par son dîne, l’islam ; qu’Il l’a guidée des ténèbres vers la lumière, lui a révélé la réalité et l’objectif de son existence, Il (swt) lui a offert le droit chemin, et lui a prescrit ce qui – si elle s’y tient- lui apportera le bonheur dans ce bas-monde et l’au-delà.

Plus étonnant encore, certains musulmans dans les pays occidentaux parlent d’un islam européen ou américain avec comme prétexte de résoudre la crise identitaire des musulmans dans ces pays. Le but étant de créer une identité moderne qui harmonise le droit de l’appartenance à l’islam avec les devoirs de la citoyenneté des pays occidentaux qui leur ont donné le droit de séjour et l’obtention de la nationalité. Comme si l’islam -pour ceux-là- serait insuffisant à lui seul de construire ou déterminer l’identité de l’Homme, ou comme si l’identité pourrait être construite ou rassemblée avec des contradictions.

Ceux-là ont oublié que l’identité de l’oumma est singulière et qu’elle n’accepte pas de division. C’est une position qui n’accepte pas de compromis, elle est fixe et n’accepte pas d’altération, c’est une chose qui ne peut être fractionné; ils ont oublié que l’islam est un principe garant, par lequel l’Homme réalise son existence et par lequel il détermine son identité.

قُلۡ أَنَدۡعُواْ مِن دُونِ ٱللَّهِ مَا لَا يَنفَعُنَا وَلَا يَضُرُّنَا وَنُرَدُّ عَلَىٰٓ أَعۡقَابِنَا بَعۡدَ إِذۡ هَدَٮٰنَا ٱللَّهُ كَٱلَّذِى ٱسۡتَهۡوَتۡهُ ٱلشَّيَـٰطِينُ فِى ٱلۡأَرۡضِ حَيۡرَانَ لَهُ ۥۤ أَصۡحَـٰبٌ۬ يَدۡعُونَهُ ۥۤ إِلَى ٱلۡهُدَى ٱئۡتِنَا‌ۗ قُلۡ إِنَّ هُدَى ٱللَّهِ هُوَ ٱلۡهُدَىٰ‌ۖ وَأُمِرۡنَا لِنُسۡلِمَ لِرَبِّ ٱلۡعَـٰلَمِينَ

«Dis: «Invoquerons-nous, au lieu d’Allah, ce qui ne peut nous profiter ni nous nuire? Et reviendrons-nous sur nos talons après qu’Allah nous a guidés, comme quelqu’un que les diables ont séduit et qui erre perplexe sur la terre, bien que des amis l’appellent vers le droit chemin (lui disant): – «Viens à nous». Dis: «Le vrai chemin, c’est le chemin d’Allah. Et il nous a été commandé de nous soumettre au Seigneur de l’Univers,» (s. 6 v. 71)

ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ وَلَمۡ يَلۡبِسُوٓاْ إِيمَـٰنَهُم بِظُلۡمٍ أُوْلَـٰٓٮِٕكَ لَهُمُ ٱلۡأَمۡنُ وَهُم مُّهۡتَدُونَ

« Ceux qui ont cru et n’ont point troublé la pureté de leur foi par quelque inéquité (association), ceux-là ont la sécurité; et ce sont eux les bien-guidés » (s. 6, v. 82)

Il est donc nécessaire pour ceux-là en particulier, et pour les musulmans en général, qu’ils se conscientisent de la signification de l’appartenance et l’affiliation à l’islam, et qu’ils réalisent la signification de l’identité islamique d’une réalisation suscitant en leurs âmes la tranquillité et la fierté. Lorsque l’un d’eux serait interrogé : qui êtes-vous ? Il répondra paisiblement et avec fierté ce qu’Allah ﷻ lui a ordonné de répondre :

إِنَّنِى مِنَ ٱلۡمُسۡلِمِينَ

« Certes je suis un musulman » (s. 41,v. 33)

Le conception de l’identité (al houwiyya)

L’identité fut définie par de multiples définitions dont :

-« ce qui donne à la personne une représentation d’elle-même et la distingue des autres »

-« ce qui fait la distinction par rapport aux autres »

-« la réalité absolu d’une personne qui comporte ses caractéristiques essentielles et le différencie de l’autre »

-« les caractéristiques en commun par lequel se distingue une collectivité particulière de l’autre et sur lesquelles ils sont fière »

– « Un ensemble de caractéristiques et la structure substantielle qui expriment la distinction des collectivités, des individus et des groupes »

-« la continuité de l’Homme à travers le temps et sa préservation de comme il est »

-« la personnalité d’un individu qui le distingue et qui est inséparable de son être »

-« la réponse à notre question : ‘Qu’est-ce qui nous distingue des autres ? »

-« la caractéristique d’une chose qui la rend identique à une autre chose »

-« La vérité qui établit ce qu’est une chose, la rend particulière et son existence visible. C’est elle-même, la substance et l’être, c’est donc l’essence, et ce qu’elle nécessite et en est dépendante. C’est par elle qu’est réalisé son existence en assumant que c’est un ensemble de caractéristiques et d’éléments par lequel la chose est confirmée.

Ce qui est remarquable à ces définitions est que l’aspect individuel peut être mis en évidence, l’accent est alors mis sur la conscience de l’être et la réalisation de la personnalité individuelle (ou comme ils disent : le « moi »). Certaines définitions mettent en évidence l’aspect collectif de l’être, l’accent est alors mis sur l’appartenance à un groupe (ou comme ils disent : le « nous »). La conscience des différents et des autres (ou comme ils disent : « l’autre »). La vérité est que l’identité correspond à toutes ces définitions. Elle est en relation avec la conscience  de l’individu qu’il a de lui-même, en relation avec le sentiment d’appartenance à un groupe et la conscience des différences entre lui et les autres.

Nous devons donc définir l’identité avec une définition qui détermine son essence et ce qui est en relation avec elle, en disant : « L’identité est la conscience de l’Homme concernant la réalité de son être qui le distingue individuellement ou collectivement de l’autre ».

Nous pouvons aussi la définir par le biais des éléments qui la constituent : lorsque ces éléments sont présents, l’identité existe. Lorsque ces éléments sont absents, il ne s’agit pas d’une identité. Ces éléments sont : la distinction (at-tamayyouz), la ressemblence (al-moutabaqaa), la détermination (ath-thabaat) et la fierté (al-i’tizaaz).

La distinction (al-tamayyouz)

La distinction signifie la séparation, comme la parole: ‘le peuple s’est distingué et séparé’, c.à.d. il se trouve d’un côté. Cela signifie aussi la différenciation par certaines choses aux autres, et l’absence de ressemblance.

Puisque la recherche est la distinction – en tant qu’un des éléments de l’identité- relaté à l’Homme, il nous est nécessaire de jeter un regard profond et investigateur sur cet Homme, afin de déterminer à travers les facettes de la correspondance et le changement, la ressemblance et la différence, le particulier et le commun entre les gens, autant individuellement qu’en tant que collectif.

La vision profonde sur l’Homme, démontre qu’il est constitué  d’instincts et de besoins organiques qui le pousse à se comporter dans cette vie afin de les satisfaire, et que cet Homme dispose de la raison qui organise le processus et définie la manière de satisfaction. Remarquez que l’Homme en tant que Homme n’est pas différent de son prochain dans les instincts et les besoins organiques : la faim et la soif, la crainte, la vénération, la volonté de posséder, l’inclination à la sexualité et la reproduction, etc… Tous sont des manifestations des instincts et des besoins organiques qui sont présent dans toute l’humanité, peu importe qu’il soit noir ou blanc, arabe ou européen, croyant ou non-croyant. Il n’y a aucune différence entre eux.

Ce qui est remarquable aussi est que l’Homme se différencie de l’autre Homme dans la façon de satisfaire des instincts et des besoins organiques, c.à.d: il se différencie par le système qu’il suit dans la satisfaction des instincts et des besoins organiques et dans les choses par lesquelles ils sont satisfaits. Nous constatons que la viande de porc est pour certains licite pour satisfaire la faim et pour d’autres illicite ; nous constatons que l’adultère est licite auprès de l’un et illicite auprès de l’autre.

Les instincts et les besoins organiques, et ce qui en découle comme inclinations, sont commun à l’ensemble de l’humanité et il n’y a absolument pas de différence. Le système qui organise le processus de satisfaction chez les Hommes et les conceptions déterminant le comportement avec les choses dans le cadre de la satisfaction des instincts et des besoins organiques et le comment, différencient les Hommes. Les Hommes ont donc en commun ce qu’ils ont de inné en eux, c’est leur nature. Leurs différences acquises à travers leur développement les distinguent individuellement ou collectivement et de cela découle une différence de vision sur les questions et les choses. L’inclination à la possession, l’inclination à la sexualité, la révérence et le besoin aux aliments et aux boissons, est inné en l’Homme. Les Hommes sont égaux à cet égard et aucun se distingue de l’autre. Quant aux crédos, les systèmes, les critères, les idées et les cultures, ils sont acquis par  l’Homme, il s’y distingue en tant qu’individu ou en tant que collectif.

Ce qui distingue en plus un Homme de l’autre sont : la race, la couleur, le sexe, le langage, le pays. Ces cinq choses, malgré qu’elles ne soient pas acquise auprès de l’Homme et sont en dehors de sa volonté propre, sont certes des choses par lesquelles les gens se distinguent les uns des autres: l’arabe n’est pas le perse par rapport à sa langue, le mongole n’est pas l’aryen par rapport à la race, et le blanc n’est pas le noir par rapport à la couleur de peau, la femme n’est pas l’homme par rapport au sexe, l’Egyptien n’est pas le français par rapport au pays d’origine.

Les Hommes continuent à prendre comme éléments de distinctions leurs physionomies et des traits créés, ainsi nous voyons le blanc se sentir supérieur au noir, l’homme vis à vis de la femme, et l’arabe face aux autres. Le philosophe français Renan a reconnu cette vision en disant : « une race de maîtres et de soldats, c’est la race européenne. Réduisez cette noble race à travailler dans l’ergastule comme des nègres et des Chinois, elle se révolte. Tout révolté est, chez nous, plus ou moins, un soldat qui a manqué sa vocation, un être fait pour la vie héroïque, et que vous appliquez à une besogne contraire à sa race ».

Montesquieu qui l’avait précédé dans son fameux livre  (L’esprit des lois, livre XV, chapitre 5) où il dit : « On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. »

Le diable les a tout deux précédé, quand il dit à propos d’Adam (as) :

أَنَا۟ خَيۡرٌ۬ مِّنۡهُ خَلَقۡتَنِى مِن نَّارٍ۬ وَخَلَقۡتَهُ ۥ مِن طِينٍ…

« Je suis mieux que lui, Tu m’as créé d’un feu et lui d’argile » (s 7, v 12).

Il a donc supposé que sa physionomie, le trait créé, était le fondement pour sa supériorité.

Lorsque l’islam est venu, et Allah ﷻ a voulu que cette religion soit la dernière, l’humanité a atteint un stade intellectuel et civilisationnel sans précédent abolissant  l’idée de la distinction sur la nature crée de ces traits, ou des choses sur lequel l’Homme n’a pas d’influence. Il a rendu la distinction entre les gens sur fond de ce qu’ils acquièrent et a généralisé la dignité sur toute l’humanité, peu importe le sexe, la couleur, la race et d’autres choses où l’Homme n’a pas de choix. L’islam a donc différencié  les Hommes selon ce qu’ils ont eux-mêmes acquis et selon ce qui entre dans la sphère de leurs volonté. Allah ﷻ dit :

وَلَقَدۡ كَرَّمۡنَا بَنِىٓ ءَادَمَ

 « Nous avons honorés les enfants d’Adam » (s 17 ; v 69)

يَـٰٓأَيُّہَا ٱلنَّاسُ إِنَّا خَلَقۡنَـٰكُم مِّن ذَكَرٍ۬ وَأُنثَىٰ وَجَعَلۡنَـٰكُمۡ شُعُوبً۬ا وَقَبَآٮِٕلَ لِتَعَارَفُوٓاْ‌ۚ إِنَّ أَڪۡرَمَكُمۡ عِندَ ٱللَّهِ أَتۡقَٮٰكُمۡ‌ۚ إِنَّ ٱللَّهَ عَلِيمٌ خَبِيرٌ۬

Ô hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur. (s 49 ;  v 13)

قُلۡ هَلۡ يَسۡتَوِى ٱلَّذِينَ يَعۡلَمُونَ وَٱلَّذِينَ لَا يَعۡلَمُونَ‌ۗ إِنَّمَا يَتَذَكَّرُ أُوْلُواْ ٱلۡأَلۡبَـٰبِ

Dis: «Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas?» Seuls les doués d’intelligence se rappellent. (S 39 ; v 9)

وَمَا يَسۡتَوِى ٱلۡأَعۡمَىٰ وَٱلۡبَصِيرُ وَٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ وَعَمِلُواْ ٱلصَّـٰلِحَـٰتِ وَلَا ٱلۡمُسِىٓءُۚ قَلِيلاً۬ مَّا تَتَذَكَّرُونَ

L’aveugle et le voyant ne sont pas égaux, et ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres ne peuvent être comparés à celui qui fait le mal. C’est rare que vous vous rappeliez! (s 40; v 58)

أَمۡ حَسِبَ ٱلَّذِينَ ٱجۡتَرَحُواْ ٱلسَّيِّـَٔاتِ أَن نَّجۡعَلَهُمۡ كَٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ وَعَمِلُواْ ٱلصَّـٰلِحَـٰتِ سَوَآءً۬ مَّحۡيَاهُمۡ وَمَمَاتُہُمۡ‌ۚ سَآءَ مَا يَحۡكُمُونَ

Ceux qui commettent des mauvaises actions comptent-ils que Nous allons les traiter comme ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, dans leur vie et dans leur mort? Comme ils jugent mal! (s 45; v 21)

Lorsque l’Homme se distance de ces désirs et réfléchit sincèrement, réalise que ni sa couleur, ni sa race, ni son sexe, ni sa patrie, ni sa langue ne sont la cause de sa distinction. La seule distinction qui pourrait être la source de son honneur et de sa fierté est ce que l’Homme a lui-même réalisé et ce qu’il atteint par lui-même.

Ce que l’Homme a atteint par lui-même et par ces actes, est ce qu’il possède comme pensée et inclination spécifique. C’est donc sa raison sur les choses et les questions, sa conscience de ces choses et ses jugements sur ces choses se développe selon une manière particulière qui le distingue des autres. De même son inclination envers les choses et les questions, son acceptation ou son abstinence des choses et des questions, se déroule d’après une manière particulière qui le distingue de l’autre. Ainsi la distinction découle de sa mentalité (‘aqliyya) et de sa disposition psychique (nafsiyya). C’est pour cette raison que la mentalité et la disposition psychique d’un musulman est différente de la mentalité et de la disposition psychique d’un capitaliste, et différente de la mentalité et de la disposition psychique d’un communiste. Le musulman est donc différent du capitaliste ou du communiste. C’est pour cette raison que l’on constate que le musulman et le capitaliste diffèrent dans beaucoup de choses, comme l’alcool sur lequel les jugements  diffèrent, et les inclinations des deux sont différentes. Là où l’un le conçoit comme étant interdit et l’évite, l’autre le rend licite et le consomme. Nous constatons que l’Homme blanc dans certains pays occidentaux perçoit sa couleur blanche comme élément de distinction, tandis que le musulman blanc ne considère pas sa blancheur comme élément de distinction.

Quand l’Homme se relève au-dessus du niveau de distinction sur fond de traits physiques ou liés à sa création, ou la distinction sur fond de choses sur lesquelles il n’a point d’influence ou n’est pas le fruit de ses actes et qu’il fait appel à son intellect et découvre les secrets de la vie du bas-monde, et les met en relation avec ce qui  a précédé et ce qui suivra, recherchant la réalisation de son être, de son existence et l’objectif derrière ceci il découvrira la vérité. Voulant ainsi l’élévation de son comportement par la réalisation sur la vie d’ici-bas et de l’au-delà. Il découvrira la vérité qui convaincra sa raison, qui correspond à sa nature, il trouvera la paix dans son cœur et l’apaisement. Il se réalisera qu’il est comme le noir, le blanc, le jaune et le rouge ; qu’il est comme le turc, l’arabe, l’aryen et le juif. ; qu’il est comme celui qui réside en Egypte, en Allemagne, en  Russie ou au Brésil ; une créature d’un créateur, Allah (swt), qui l’a créé et l’a établi en tant que khalifa (lieutenant) sur cette terre. Il (swt) l’a rendu responsable et lui a ordonné avec des injonctions à entreprendre certains actes et d’en délaisser d’autre. Il (swt) lui fera rendre des comptes sur sa foi et ses actes, non pas sur son apparence ou sur les choses sur lesquelles il n’a pas d’influence.

D’après Abou Houraira il fut narré que le Messager ﷺ a dit :

« Allah ne regarde pas votre apparence ou votre richesse. Il regarde vos cœurs et vos actes. »

Et dans une autre narration :

« Allah ne regarde pas vers vos corps ou votre apparence mais il regarde vos cœurs, et il visa son torse avec son doigt. »

D’après ‘Ouqba bin ‘Aamir al Djouhnie il fut rapporté du Messager ﷺ :

« Les gens sont  d’Adam et de Hawwa comme une balance non remplie, et Allah ne vous interroge pas sur votre lien de sang, le meilleur d’entre vous auprès d’ Allah est celui qui est le plus pieux. »

De ‘Ouqba fut aussi rapporté que le Messager ﷺ a dit :

« Vos lignées ne sont pas une faveur sur d’autres, vous êtes les fils d’Adam, vous êtes comme une balance non remplie, nul d’entre vous est mieux que l’autre que dans la foi et les bonnes actions. » (Rapporté par Ahmed dans son Mousnad)

Le récit d’Abie Nadhra : « me fut raconté par ceux qui ont entendu le prêche du messager d’Allah au milieu des jours de tashriq qu’il ﷺ a dit :

« Ô gens ! Vous avez un seul Dieu et vous venez d’un seul père ! Il n’y a pas de différence entre un arabe et un non arabe ni entre un blanc et un noir si ce n’est par la piété. » (Rapporté par Ahmed dans son Mousnad)

De là se distingue donc deux Hommes : l’un qui croit en Allah, Ses Anges, Ses Livres, Ses Messagers et au  Jour du Jugement ; il croit donc en l’islam en tant que credo et système passant des ténèbres vers la lumière. Le second est un Homme qui ne croit pas ou qu’en partie, et patauge dans les ténèbres.

Allah ﷻ dit:

وَدُّواْ لَوۡ تَكۡفُرُونَ كَمَا كَفَرُواْ فَتَكُونُونَ سَوَآءً۬‌ۖ

Ils aimeraient vous voir mécréants comme ils ont mécru: alors vous seriez tous égaux! (s 2 ; v 89)

Et il ﷻ dit:

أَفَمَن كَانَ مُؤۡمِنً۬ا كَمَن كَانَ فَاسِقً۬ا‌ۚ لَّا يَسۡتَوُ ۥنَ

Celui qui est croyant est-il comparable au pervers? (Non), ils ne sont point égaux. (s 32 ; v 18)

Et il ﷻ dit :

قُلۡ مَن رَّبُّ ٱلسَّمَـٰوَٲتِ وَٱلۡأَرۡضِ قُلِ ٱللَّهُ‌ۚ قُلۡ أَفَٱتَّخَذۡتُم مِّن دُونِهِۦۤ أَوۡلِيَآءَ لَا يَمۡلِكُونَ لِأَنفُسِهِمۡ نَفۡعً۬ا وَلَا ضَرًّ۬ا‌ۚ قُلۡ هَلۡ يَسۡتَوِى ٱلۡأَعۡمَىٰ وَٱلۡبَصِيرُ أَمۡ هَلۡ تَسۡتَوِى ٱلظُّلُمَـٰتُ وَٱلنُّورُ‌ۗ

Dis: «Qui est le Seigneur des cieux et de la terre?» Dis: «Allah». Dis: «Et prendrez-vous en dehors de Lui, des maîtres qui ne détiennent pour eux-mêmes ni bien ni mal?» Dis: «Sont-ils égaux, l’aveugle et celui qui voit? Ou sont-elles égales, les ténèbres et la lumière? ( s 13 ; v 16)

Pour cette raison,  l’islam est l’unique élément distinguant pour les musulmans. De l’islam ils abreuvent leur distinction et la réalise par elle. La distinction par l’islam est visible dans toute chose. Elle le distingue dans son credo, sa vision sur la vie, sa philosophie à ce sujet et ses valeurs.

Le credo islamique est un credo (mabda) rationnel car il  est fondé sur la raison et non pas sur le compromis comme le sécularisme. C’est un credo politique parce qu’il gère les affaires des créatures dans la vie et d’elle découle des jugements qui traitent toutes les affaires de la vie. C’est un credo spirituel parce qu’il gère les affaires des gens pour l’au-delà. C’est pour cela que l’islam est en conflit avec le capitalisme en tant que dine dont l’organisation de l’état est composante et où il n’y a pas de séparation entre cette vie d’ici-bas et l’au-delà.

La vision sur la vie est ce qui détermine le comportement d’entreprendre une certaine action ou de la délaisser fondée sur le halal et le haram et n’est pas basé sur le profit ou l’intérêt comme dans la vision du capitalisme. Déterminer l’intérêt en islam convient à la prescription divine et non à l’Homme. Pour cela, le musulman recherche dans ces actes ce qui est halal et ce qui est haram. Ce qui est halal est entrepris et ce qui est haram est délaissé.

La philosophie de l’islam est fondé sur le mélange de la matière avec l’esprit (rouh), ou bien la conscience de la relation avec Allah (swt) lorsque quelqu’un entreprend un acte, afin que l’Homme satisfasse ses instincts et ses besoins organiques d’après les prescriptions et les interdits d’Allah (swt), ou bien d’après le système qui provient de Lui (swt), et non pas un système qui provient de l’Homme. Cela est en conflit avec la philosophie séculière capitaliste qui est fondée sur la séparation de la matière et de l’esprit et le rejet que la religion joue un rôle dans la vie.

Quant aux valeurs (qiyam), ce sont des objectifs recherchés qui sont atteints en accomplissant des actes. Dans le capitalisme ils sont essentiellement unique et se retrouve dans la valeur matérielle. Toutes les autre valeurs  sont d’une façon nominale secondaire à celle-ci, auxquelles de l’attention est ou n’est pas donnée. Tandis qu’en islam les valeurs sont réelles et non nominales. Elles sont à partagées en quatre catégories ; matériel (maadiya), spirituel (rouhiya), moral (khoulouqiya) et humaine (insaaniya). L’islam a demandé à l’Homme de poursuivre chacun de ceux-ci sans favoriser l’un sur l’autre. Dès lors dans les actes du musulman,  l’aspect humain, matériel, spirituel et moral est clairement mis en avant.

Pour cette raison,  l’islam est une idéologie distincte autant dans son credo que dans ses systèmes, et c’est le fondement par lequel le croyant se distingue dans sa mentalité (aqliyya), sa disposition psychique (nafsiyya), et dans ses comportements (soulouk).

cet article est une partie du livret publié par Hizb-ut-Tahrir Europe en 2009 intitulé l’identité islamique

Partager: