L’interdiction du voile en Belgique : La neutralité comme nouveau droit divin
La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a confirmé l’interdiction du port du voile à l’école en Belgique, un arrêt qui a ravivé les débats sur la liberté religieuse et la laïcité en Europe. La Cour a estimé que cette interdiction, destinée à garantir la « neutralité » de l’enseignement public, ne violait pas la Convention européenne des droits de l’Homme. L’affaire avait été engagée par une étudiante musulmane qui affirmait que cette politique portait atteinte à ses droits à la liberté de religion et d’éducation. Toutefois, la CEDH a estimé que la restriction était justifiée par la nécessité de maintenir la « neutralité », comme prévu.
Cette application sélective de la neutralité est hypocrite. Alors que le voile, symbole de l’identité musulmane, est interdit au nom de la neutralité, d’autres symboles ou pratiques religieuses ne sont pas soumis au même niveau d’examen ou d’interdiction. Par exemple, les fêtes et symboles chrétiens peuvent toujours être observés et affichés dans divers contextes publics sans restrictions similaires. Cette disparité montre que les politiques ne sont pas tant axées sur la neutralité que sur le ciblage de groupes religieux spécifiques, les musulmans, perpétuant ainsi une forme de préjugé culturel et de discrimination. L’interdiction touche de manière disproportionnée les femmes musulmanes, limitant leurs possibilités d’éducation et leurs choix personnels.
Le voile revêt une grande importance pour les femmes musulmanes, car il constitue un aspect essentiel de leur identité et de leur expression religieuse. Son port est une obligation imposée par Allah (swt). Allah (swt) dit dans le Coran :
وَقُل لِّلْمُؤْمِنَاتِ يَغْضُضْنَ مِنْ أَبْصَارِهِنَّ وَيَحْفَظْنَ فُرُوجَهُنَّ وَلَا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلَّا مَا ظَهَرَ مِنْهَا وَلْيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ عَلَى جُيُوبِهِنَّ وَلَا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلَّا لِبُعُولَتِهِن
« Et dis aux croyantes qu’elles doivent baisser leur regard et garder leur chasteté, qu’elles ne doivent montrer de leur beauté et de leurs ornements que ce qui doit normalement en apparaître, qu’elles doivent mettre leur voile sur leur poitrine et ne montrer leur beauté qu’à leurs maris… » [Al-Nur: 31]
Il n’est pas surprenant que la CEDH se prononce contre le voile et en faveur de l’interdiction. Depuis de nombreuses années, le hijab fait l’objet d’attaques qui le décrivent comme quelque chose d’arriéré et d’oppressif. La France est même allée jusqu’à interdire l’abaya au nom de la « neutralité » afin de protéger la « laïcité », c’est-à-dire la séparation de l’Église et de l’État. Ce principe appelé laïcité est apparu en réaction au droit divin, doctrine qui renvoie à l’idée que l’autorité d’un monarque est accordée directement par Dieu, plutôt que de découler du consentement du peuple ou d’un système juridique séculier.
Cependant, le fait que la « neutralité » ne soit discutée que lorsqu’il s’agit de l’Islam et de la visibilité de l’Islam dans les lieux publics montre que la laïcité n’a pas seulement échoué à éliminer l’injustice fondamentale du droit divin du Moyen-Âge. Ses partisans se comportent aujourd’hui exactement comme les partisans du droit divin du passé. En d’autres termes, exactement comme les partisans du droit divin du Moyen-Âge.
Pourquoi devons-nous être neutres uniquement lorsqu’il s’agit du hijab, de l’abaya, des prières, du Coran et de tout ce qui a trait à l’Islam et à notre identité islamique, mais pas lorsqu’il s’agit des jours fériés chrétiens, du son des cloches des églises, de la présence d’écoles publiques et d’universités catholiques, des couvre-chefs des femmes juives et de la kippa ? La liste est longue.
En fin de compte, l’attaque contre le hijab, et la femme musulmane en général, est une attaque directe et intentionnelle contre sa personnalité islamique. C’est une attaque contre l’Islam lui-même.