Le rapport ‘Chilcot’ sur l’invasion de l’Irak

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L’investigation ‘Chilcot’ sur la décision de partir en guerre en Irak en 2003 fut publié le 06 juillet 2016. Une investigation qui a durée 7 longues années et menée par John Chilcot n’a pas exploré les fondements de la politique étrangère britannique, mais était confiné à explorer les processus autour de la guerre d’Irak. Peu d’éléments furent présentés qui n’étaient pas encore connus, ce qui est intéressent par contre sont certains détails qui ont apparu à la surface.

Des mensonges, des mensonges et encore plus de mensonges

Le rapport expose le fait que Tony Blair a délibérément exagéré le danger que pose Saddam Hussein et le régime irakien en place. Son objectif était de gagner du soutien auprès des membres du parlement et du public en 2002 et en 2003.

Peu étaient réellement convaincus que Saddam Hussain posait un réel danger à la Grande Bretagne (GB). L’Irak était systématiquement affaiblie par les Etats-Unis depuis l’invasion en 1991 et après deux décennies l’Irak et Saddam était virtuellement a un point de rupture. Malgré ceci les Etats-Unis ont envahi l’Irak. Le raisonnement stratégique derrière cette invasion fut surligné en l’an 2000 déjà, dans la publication du Projet pour un Nouveau Siècle Américain (Project for the New Américain Century): Reconstruire les Défenses de l’Amérique: des Stratégies, des Forces et des Ressources pour un Nouveau Siècle (Rebuilding America’s Defences: Strategies, Forces, and Resources for a New Century). Le document mentionne: « Les Etats-Unis cherchent depuis des décennies à jouer un rôle plus permanent dans la sécurité régionale du Golf. Alors que le conflit non-résolu en Irak fournie une justification immédiate pour une présence substantiel de l’Amérique dans au Golf. » Tout ceci démontre que les US avaient planifié d’envahir l’Irak avant l’invasion d’Afghanistan et bien avant le 11/09. Ces évènements n’ont servi que de justifications.

Pour la GB qui a créé l’Irak à travers l’accord Sykes-Picot, préserver de l’influence en Irak nécessite de se joindre à l’effort coloniale des US. Puisque la raison de l’implication de la GB ne faisait pas partie de l’investigation, ce fait n’a pas été pris en considération. C’est la véritable raison pour laquelle Blair et ses copains ont avancés chaque mensonge pour justifier l’implication britannique afin de maintenir une partie de l’Irak.

La guerre à tous les prix

Le rapport expose le fait que la GB a choisi la guerre à tout prix, avant que toutes les autres options pour le désarmement furent extenué. L’action militaire à ce moment n’était pas le dernier ressort. En Mars 2003, le rapport dit, qu’il n’y avait pas de danger imminent de la part du leader de l’Irak Saddam Hussein. La stratégie du confinement aurait pu être adapté et continué pour un bon temps et la majorité du Conseil de Sécurité avaient donné leur soutien à continuer les inspections et le monitoring des Nations-Unies.

L’ensemble des parlementaires qui ont votés pour la guerre, l’ont fait, tout en sachant ce fait. Même le danger émanent de Saddam, qui fut utilisé comme prétexte pour l’invasion était un mensonge. Le rapport surligne que l’Iran, la Corée du Nord et la Libye étaient considérés comme les plus grands dangers en termes de la prolifération d’armes nucléaires, chimiques et biologiques.

Avant tout cela, le 28 juillet 2002, Tony blair a assuré le président des Etats-Unis, George W Bush qu’il le soutiendra « peu importe les conséquences ». Malgré les manifestations de millions de personnes, le vote parlementaire, avant même que les preuves pour aller en guerre furent rendues publiques, Tony Blair avait déjà engagé la GB en guerre.

Les armes de destructions massives (ADM)

La justification première pour envahir l’Irak était la possession d’ADM. Le rapport prouve que c’était un mensonge puisqu’elles n’ont jamais été trouvées et d’ailleurs, les inspecteurs d’armes ont toujours réitéré qu’il n’y avait pas de telles armes. Les forces de coalition, lorsqu’elles ont été démasquées, ont remis la faute sur les renseignements erronés. L’investigation Chilcot en a fait de même, en blâmant les renseignements erronés et le manque de vérification par le gouvernement et le parlement.

L’invasion de l’Irak fut initiée sur base de mensonges à propos des ADM de Saddam. Ces fausses allégations furent promulgué par des hauts officiels aux Etats-Unis et en GB et ce, précisément afin de manipuler l’opinion publique, d’aller en guerre, peu importe si les ADM existaient ou non.

Parmi les renseignements disponibles aux alliés, il y avait notamment le témoignage du général Hussein Kamal, le beau-fils de Saddam qui avait fait défection et qui était à la tête des programmes d’ADM Irakiens. Il a fourni des cartons remplis de documents à des inspecteurs d’armes des Nations Unies. Des témoignages faisant preuve d’autorité, sur la nature précise du programme d’ADM sur lequel Saddam s’était embarqué les années précédentes. Il fut même cité par les hauts officiels comme étant le témoin clé sur le danger que pose les ADM de Saddam. Ce que ces officiels ont omit de mentionner, c’est que le général Kamal avait aussi confirmé aux inspecteur des Nation Unies en 1995 que l’Irak avait détruit son stock d’armes nucléaires, chimiques et biologiques et avait banni ses missiles en 1991, peu avant la Guerre de Golf, exactement comme Saddam l’avait prétendu.

Des officiels supérieurs du service de renseignements MI6 et de la CIA ont confirmé que les renseignements furent délibérément politisés pour soutenir « la conclusion opposée de celle qui fut formulée ». Un supérieur du MI6 a dit: Vous ne pouvez pas sélectionnez des preuves qui arrange votre affaire et puis ignorez le reste. Ceci est une règle cardinale pour les renseignements. Pourtant c’est ce que le Premier Ministre fait”. Un officiel de la CIA dit : « Nous sommes partie d’une case de départ, ou des présidents refusent de citer des renseignements détaillées comme source, au point ou désormais, du matériel partisan est attribué officiellement aux agences ».

Conclusion

La guerre d’Irak était bel et bien une guerre fondée sur le mensonge. Ceci est désormais un fait officiel comme le résultat de l’investigation Chilcot le suggère. L’engagement des Etats-Unis dans cette guerre se résume au fait qu’ils ont cherché à étendre leur zones d’influence en colonisant l’Irak, pays qui jusque-là était contrôlé par la Grande-Bretagne. Quant à la Grande-Bretagne, celle-ci ne s’est pas réellement engagée dans la guerre en tant qu’allié des Etats-Unis, mais plutôt pour essayer de maintenir une certaine influence en Irak, menacée à ce niveau, par l’entrée des Etats-Unis.

L’Equipe de La Pensée Islamique
15/07/2016

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