le conflit entre l’UE et l’US en Afrique du Nord: L’Algérie

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L’histoire contemporaine du l’Algérie nous rappelle les périodes de la lutte contre la colonisation française.  nombreux sont ceux qui pensent que le pays reste sous l’emprise d’un post colonialisme français. La France perd son leadership en Algérie au détriment de la Grande Bretagne, qui y joue un rôle de premier plan dans les affaires politiques, et ce, face aux velléités américaines sur la région. Voici une déscription de la réalité du pouvoir en Algérie:

L’Algérie est un état d’une certaine importance qui a fortement opposé les plans américains, encore plus que ses voisins ; depuis le coup de Boumedienne contre Ben Bella qui suivait la lignée Américaine au côté de Nasser (en Egypte). Depuis ce temps-là,  l’influence Britannique s’est ancrée en Algérie avec certes certaines intrusions de la part des Français qui s’intensifient de temps à autre et plus particulièrement lors de présidence plus faible. Boumedienne a continué dans sa position de pouvoir à partir du 19/06/1965 jusqu’à son décès le 27/12/1978. Après l’époque de pouvoir de Boumediene en Algérie,  le pouvoir fut pris par des présidents faibles et ainsi le pouvoir fini par tomber dans les mains de l’armée et les décideurs en son sein étaient entrainés par les français et loyales aux français. Ils entrepris leur coup en 1992 pour empêcher le  Front Islamique du Salut (FIS) d’atteindre le pouvoir après leurs succès aux élections… Ils ont commis des massacres contre le FIS en particulier et de nombreux musulmans en général. Ils n’ont pas été capables de gérer le pays et certes le peuple les haïssait. Leurs années d’influences de 1992 à 1999 ont vu passé 4 présidents qui étaient tous ineffectifs pendant que l’armée était la force dominante. Cependant le personnel de l’armée loyal à la France étaient incapable à cette époque de gérer les conséquences de leur coup  et de calmer la situation dans le pays après avoir commis des massacres horribles contre la population musulmane d’Algérie.

Dans ces circonstances, la Grande Bretagne (GB) ramena Bouteflika de la Suisse en Algérie. Elle forma une atmosphère politique en le décrivant comme un sauveur tandis qu’elle exploita l’échec des leaders de l’armée par rapport à l’administration (du pays) et la haine de la population envers eux à cause des massacres. En 1999, les décideurs dans l’armée ont convenu avec Bouteflika qu’il devienne président. Ceci à condition qu’ils ne devraient pas rendre des comptes pour les crimes et la destruction du pays et  qu’il œuvrera à recouvrir les plaies en appelant à l’harmonie, la paix et la réconciliation… C.à.d. qu’ils ont compté sur lui afin de se sauver eux-mêmes ! Bouteflika est devenu président en 1999 et le reste jusqu’à présent. Bouteflika entretient toujours des relations solides avec la Grande-Bretagne. Cela a été couronné par une première visite en 2006 d’un représentant  du président Algérien en Grande Bretagne.  Malgré qu’il existe un groupe allié à la France dans l’armée algérienne ayant un certain degré d’influence,  ils ont néanmoins compris les relations de Bouteflika avec la GB, tout comme ils comprenaient que Bouteflika ne respecterait pas la politique française. C’est ainsi qu’il a rejeté le projet de l’Union Méditerranéenne que la France proposa pendant le mandat de Sarkozy… Ceux  loyales à la France dans l’armée furent incapable de mettre fin à cette présidence et ce jusqu’à ce jour ! Malgré que la Grande Bretagne n’a pas craint la France par rapport à son influence en Algérie au même niveau qu’elle craint l’Amérique, elle a néanmoins compris qu’il fallait mettre un terme à ces intrusions françaises. La GB a procédé progressivement car il ne s’agit pas d’une lutte avec la France mais plutôt avec l’Amérique. Pour cette raison, le changement de ces officiers loyaux envers la France s’est passé sans que la situation ne se détériore comme elle l’aurait été si c’était une lutte contre la France! Ainsi, par exemple, ‘Al-Amaari, le chef d’état-major, a démissionné pour des raisons de santé (ou a été contraint de démissionner) le 03/08/2004 et 48 heures après sa démission le 05/08/2004, Bouteflika a démis de ses fonctions le lieutenant Ibrahim As-Sharif, commandant de la première section militaire. Début 2014, le général Hassan fut relevé de ses fonctions par le groupe antiterroriste des services de renseignement, puis Bouteflika en renvoya d’autres. Ces limogeages furent toutefois entrepris sans provoquer de violents affrontements affectant l’infrastructure du régime. On en trouve la confirmation lors de la détention du général Hassan le 27/08/2015 et sa présentation à la cour, Ahmad Awyahya, le chef du département du président de la République, fut interrogé si cette arrestation signifiait une lutte dans la hiérarchie du pouvoir en Algérie ; il nia ceci, en soulignant que ce qui se dit est une rumeur (Al-Jazeera, 12/09/2015).  Même lorsque Bouteflika a destitué un officier supérieur le 13/09/2015 parmi les fidèles à la France, qui était à la tête du Département du renseignement général, Muhammad Lameen (connu sous le nom de Général Tawfiq), cela fut accomplie sans que la situation dégénère ou les conséquences se fassent sentir sur l’infrastructure du régime! Il est possible d’affirmer que Bouteflika a réussi dans une certaine mesure en ce qui concerne ces licenciements avec le soutien britannique, même s’il reste une marge de manœuvre au sein de l’armée pour les Français. La culture et l’entraînement militaire dans la plupart des cas proviennent de la France. Cependant, comme nous l’avons dit, la ‘lutte’ de Bouteflika avec l’armée a été douce et s’est déroulée dans le calme, ressemblant au souffle d’un sportif, sans que cela ait d’effet sur les questions fondamentales du régime. Cela diffère de la vraie lutte avec l’Amérique et de ses projets d’acquisition politique de l’Algérie en remplacement de la Grande-Bretagne. Par Exemple :

A. Après que l’Espagne ait quitté le Sahara en 1976 après 91 années de colonisation ; l’Amérique trouve une opportunité au sein de mouvement Polisario pour indépendance du Sahara et elle l’a pris comme justification afin d’interférer en Afrique du Nord et en particulier en Algérie. Cependant le pouvoir en Algérie (fidèle à la Grande-Bretagne) était attentif à la question et a ainsi enfermé le Polisario dans un couloir le long de la frontière et l’a entourée de ses espions, sachant que l’Amérique l’avait infiltrée. Même aujourd’hui, malgré la domination de l’Amérique sur les missions de l’ONU et ses envoyés au Sahara, ils n’ont pas pu acquérir d’influence en Algérie.

B. L’ Amérique a tenté d’établir une base en Algérie pour ses forces mises en place sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme. Il s’agit de celles appelées «AFRICOM». Cependant, l’Algérie a refusé parce qu’elle et la GB avaient compris que cette base américaine aurait pour but de s’immiscer dans les affaires de l’Algérie. C’est pour cette raison que le ministère des Affaires étrangères a déclaré le 03/03/2007: «L’Algérie n’est pas intéressée par la mise en place d’une base pour les forces spéciales américaines pour l’Afrique (AFRICOM)».

C. Elle a de nouveau tenté de soulever le sujet de la lutte antiterroriste exploitant les événements survenus au Mali le 22/03/2012. Des visites eurent lieu entre elle et l’Algérie afin que l’Algérie participe à la coopération avec les États-Unis dans la lutte contre le terrorisme en invoquant l’argument que le terrorisme pourrait atteindre l’Algérie. Malgré cela, l’Algérie et la Grande-Bretagne l’ont encore rejeté. Elle a rejeté le plan américain et la visite la plus distinguée a été celle de la secrétaire d’État américaine Hilary Clinton et de sa rencontre avec Abdul Aziz Bouteflika le 29/10/2012.

D. Après que Essebssi (président de la Tunisie) s’est rendu aux États-Unis le 21/05/2015 et ait passé des accords avec les États-Unis, accordant à la Tunisie une adhésion à l’extérieur de l’OTAN comme ils l’avaient fait auparavant avec le Maroc, la Jordanie et le Bahreïn, l’Algérie a intensifié sa campagne contre ces accords. Le président tunisien a ensuite tenté d’améliorer le climat politique entre eux et a envoyé l’envoyé spécial Khamis Juhainawi afin de remettre une lettre à son homologue algérien le 24/06/2015.L’air contrarié de l’Algérie n’était pas due à la visite d’Essibsi en Amérique, car tout ce qui avait été accompli relevait du plan politique anglais suivi par l’Algérie et la Tunisie. Le seul objectif sous-jacent à cela était de fournir à la Tunisie un prétexte lui permettant de rejeter certaines des revendications américaines considérées comme constituant un danger pour l’influence européenne (britannique), en invoquant l’argument de ne pas vouloir se heurter aux pays voisins. L’autre question est d’envoyer un message fort aux États-Unis soulignant que l’Algérie n’accepte pas une alternative de remplacement à la Grande-Bretagne et qu’elle n’acceptera jamais l’influence et les exploitations américains et en particulier l’établissement de bases. C’était clair en ce qui concerne le désagrément qu’il ne s’agissait pas d’une opposition sérieuse à la visite d’Essibsi et la preuve en est que suite à l’envoi de l’envoyé d’Essibsi pour rencontrer Bouteflika l’ ’Algérie a envoyé son ministre des Affaires étrangères Ramataan La’amamarah en Tunisie le 13/07/2015 pour une visite officielle annoncée dans un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. Le désagrément a donc pris fin!

 

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