Noël – Une fête capitaliste

4778
0
Partager:

La célébration de Noël et du Nouvel An chrétien fait partie de la culture occidentale qui s’impose aux musulmans afin que ces derniers acceptent les cultes et les rituels chrétiens et croient en l’égalité de l’islam et du christianisme, réduisant ainsi l’islam à de simples rituels spirituels conduits dans les lieux de culte ou quelques pages dans les livres d’histoire. C’est la vision adoptée par les politiciens occidentaux pour les musulmans lorsqu’ils appellent à un «Islam européen».

 

L’ambiance de Noel est partout, Père Noël, décorations, sapins, cadeaux, fêtes, alors que la société est séculaire, car c’est une célébration du capitalisme, pas exclusivement une fête chrétienne.

Le chef de l’Eglise anglicane, l’Archevêque de Canterbury Rowan Williams au Royaume-Uni, déplore le déclin de la religion en Grande-Bretagne et a insisté pour le retour de la «moralité» comme guide de la vie en Grande-Bretagne «Nous sommes un peu paumés, dans ce pays, sur le contenu moral concret que nous voulons voir dans l’éducation de nos enfants… L’union familiale est rare, la pratique religieuse conventionnelle est minime et les activités d’intérêt public sont inhabituelles. »

Les ecclésiastiques chrétiens expriment régulièrement leur frustration devant la décadence de l’unité familiale et le déclin de la pratique religieuse dans les sociétés capitalistes occidentales. En Grande-Bretagne la frustration s’explique sans doute par le fait que près de la moitié de la population déclare n’avoir aucune affiliation religieuse et que seule une très petite minorité fréquente l’Église.

Peter Brierley, expert britannique en matière de fréquentation d’église, a suggéré que la vie chrétienne sera presque morte dans 40 ans avec moins de 0,5% de la population assistant à un service religieux. Un récent sondage a montré qu’étonnamment  14% de la population britannique ne savait même pas qui était Jésus (‘Isa alayhi as-salam)

Dans les pays francophones ce n’est guère différent, prenons le cas de la France par exemple, si le nombre des baptêmes dépassait régulièrement 400’000/an dans les années 90, on note un net recul à partir des années 2000 ce nombre est même passé sous le seuil des 300’000/an en 2011 bien que le nombre de naissance n’a cessé de croitre.[1]

En Belgique, ce que nous montre le résultat du sondage mené conjointement par ORELA/IPSOS/Le Soir/RTBF  est aussi flagrant, « […] En 2007 et 2009, les derniers chiffres relatifs à la pratique catholique diffusés par l’épiscopat (l’ensemble des évêques) montraient que moins de 5 % de la population avait une pratique dominicale hebdomadaire et que seuls un peu plus 50 % des enfants nés en Belgique étaient baptisés (54,6% pour l’ensemble du pays, mais seulement 14,8 % à Bruxelles) ». Par ailleurs l’enquête européenne sur les valeurs menée elle aussi en 2009 confirmait que la pratique dominicale (à savoir l’assistance mensuelle à la messe) concernait seulement 4 % des Belges  Les données recueillies ici semblent confirmer ainsi que les catholiques se revendiquent davantage d’une proximité avec la culture chrétienne que d’un respect des pratiques, une adhésion au dogme ou à la morale religieuse — comme l’ont montré diverses études antérieures, insistant sur une pratique « à la carte ».[2]

En Suisse l’office fédérale de la statistique a publié dans ”Pratiques et croyances religieuses et spirituelles en Suisse Premiers résultats de l’Enquête sur la langue, la religion et la culture 2014” ceci : « […] Si la part des catholiques a baissé de pas loin de 20% entre 1970 et 2014, celle des protestants a chuté de près de moitié. La part des personnes se déclarant sans confession a explosé, passant de 1,2% en 1970 à 22% en 2012–2014. » Ainsi que « […] Une partie des catholiques, et encore plus de protestants se distinguent quant à eux par un certain détachement vis-à-vis de la religion, à qui ils n’accordent pas une place exclusive […] »[3]

Alors que le 25 décembre est censé être la commémoration de la Trinité chrétienne “Le Père, le Fils et le Saint-Esprit”, ces derniers ont été remplacés par la sombre et séculière “Évasion, Consumérisme et Matérialisme”. Ce n’est pas si surprenant que Noël fût établi en date d’une fête païenne romaine, le «jour du soleil invincible» (Des Sol Invictus), au solstice d’hiver. Noël est donc un bon moment de célébration non seulement pour les chrétiens, mais aussi pour les agnostiques, les athées et les païens laïques.

La domination de l’idéologie capitaliste autour du globe a fait que Noël est devenu un symbole comme un autre de l’expression du matérialisme. Les sociétés occidentales en proie à des vides spirituels et politiques ont fait de Noël une autre occasion d’anesthésier les masses à coups de choses insignifiantes, matérielles et cupides. Cette foule amorphe oublie les Ethiopiens affamés et le massacre imminent de centaines de milliers de civils syriens.

Mais pourquoi s’attarder sur ces questions ? Il est maintenant temps de se soigner soi-même et ceux qu’on aime. Nourriture, alcool, vêtements de fête, jeux vidéo et DVDs sont prisés durant ce mois d’achats frénétiques. En Europe en général, Noël est censé être une fête chaleureuse apportant une atmosphère d’allégresse et de bonne volonté améliorant ainsi les conditions de vie, mais cela n’est pas du tout le cas. Les valeurs libérales occidentales permettent que 84 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en Europe, que le nombre de consommateurs de drogues illicites ne cesse de croitre engendrant un marché qui se chiffre entre 21 et 31 milliards d’euro (chiffres disponibles sur le site web de l’EMCDDA). Les crimes de rue, les meurtres et les viols continuent d’augmenter à mesure que les libertés se multiplient. Des milliers perdent leurs emplois, le système de sécurité sociales ressemble à des arnaques et les gens se retrouvent à devoir travailler jusqu’à près soixante-dix ans pour vivre une vie de pauvreté ensuite. Les personnes âgées sont jetées dans des maisons de retraite à Noël par des enfants qui se sont déshumanisés et devenu obsédés par les valeurs capitalistes. Cette société s’est transformée en une jungle dans laquelle le fort dévore le faible et où l’homme dégénère au rang de l’animal. Dans les sociétés occidentales, la question de la jouissance physique autant que possible est leur seule préoccupation. L’idéologie capitaliste considère cela comme le sommet du bonheur, en dépit du fait que ces sociétés ignorent tout du goût de ce qu’il est vraiment.

Dans ce climat, Noël n’a rien de sacré pour la Trinité laïc. En effet l’Église s’est laïcisée, en promouvant le détachement entre le spirituel et le temporel, une croyance qui se base sur un compromis entre deux idées contradictoires pourtant. Entre l’idée que le clergé appelait à l’époque médiévale, à savoir la soumission de tous les aspects de la vie à la «religion» qu’on nomme Christianisme et l’idée que certains penseurs et philosophes ont appelé, à savoir le refus de l’existence d’un Créateur.

Les sociétés occidentales se sont construites sur l’idée du détachement entre la religion et la vie. Une solution de compromis est concevable entre deux points de vue similaires où il existe une certaine disparité, mais il est inconcevable de l’établir entre deux points de vue contradictoires. Soit il existe un Créateur qui a créé l’homme, l’univers et la vie, soit il n’y a pas de Créateur, et par conséquent la religion ne serait pas détachée de la vie mondaine, mais serait rejetée complètement.

L’Eglise a accepté que les affaires de la vie soient «rendues à César» et que Dieu soit relégué au dimanche. Les Psaumes, les Romains et les Corinthiens peuvent être le texte reconnu pour le sermon du dimanche, Machiavel, Rousseau et Hobbes sont les références requises pour le reste de la semaine, tant pour les paroissiens que pour les prédicateurs.

C’est pourquoi l’humanité est devenue des croyants arrogants à l’autel du capitalisme, en pensant être dans la meilleure position pour déterminer la manière de mener – non seulement leur propre vie – mais aussi la direction à prendre pour toute la société. Initialement ils se fixent des limites mais introduisent toutes sortes de libertés comme des précurseurs d’une société en évolution. L’État ne grave pas les lois sur la pierre pour gouverner l’existence humaine – l’organisation humaine étant considérée comme un modèle élastique qui change selon les besoins du peuple. Il était donc naturel que Noël, qui a ses origines dans le paganisme romain, devienne une simple occasion pour la célébration du mode de vie capitaliste.

L’islam, d’autre part, est construit sur la preuve catégorique et rationnelle qu’il y a un Créateur qui a créé l’homme, l’univers et la vie, et que ce Créateur a prescrit un système à suivre par l’homme dans cette vie et qu’il rendra des comptes après la mort sur son adhésion à celui-ci. L’islam a organisé les instincts et les besoins de l’homme d’une manière qui assure leur satisfaction. Sans favoriser certains par rapport aux autres, ni en frustrant une partie pour en libérer l’autre, non plus en les libérant tous. Au lieu de cela, l’Islam les a tous ordonnés et les a tous satisfaits grâce à un système précis qui garantit le plaisir et le réconfort à l’humanité en l’empêchant ainsi de se dégrader au rang de l’animal.

La période estivale de Noël est une autre occasion d’encourager les musulmans d’Occident à s’incliner devant l’autel du mode de vie capitaliste. Tandis que les enfants musulmans dans les écoles sont bombardés avec des jeux au tour de la Nativité, des chants de Noël et des mythes au sujet du père noël et de ses rennes, les employés de bureau sont encouragés à s’échanger des cadeaux et à noyer leurs peines avec l’alcool lors des fêtes de Noël. Dans ce cadre, certains musulmans se sentent obligés d’adresser leurs vœux de Noël à leurs voisins, d’échanger des cadeaux, d’assister aux commémorations et même de dresser un sapin de Noël dans leurs maisons.

Célébrer Noël ou toute autre fête et évènement des Kuffar (non-croyants) est incontestablement Haram (illicite) dans l’Islam. Les musulmans ne sont pas du tout autorisés à les célébrer car cela est considéré comme une imitation. Il est interdit d’imiter les Kuffar (non-croyants) dans leurs affaires religieuses ou dans tout geste qui les distingue.

Al-Bukhari nous rapporte dans son Sahih d’après Abu Saïd Al-Khudri (radhiallahu ‘anhu) que le Messager d’Allah (sallā Allāhou ʿalayhi wa-salam) a dit:

« Vous suivrez la voie de ceux qui vous ont précédés empan par empan et coudée par coudée, et même s’ils entrent dans un trou de lézard, vous les suivrez.

Nous avons demandé, « Est-ce les Juifs et les chrétiens » Il (sallā Allāhou ʿalayhi wa-salam) a répondu, « Et de qui pourrait-il s’agir sinon d’eux ?! « 

Ce hadith condamne l’imitation des juifs et des chrétiens. C’est une preuve de l’interdiction de les suivre dans leurs occasions religieuses, leurs symboles ou toute autre question liée à leur croyance. Célébrer Noël est donc un acte Haram (illicite). Le Messager d’Allah (sallā Allāhou ʿalayhi wa-salam) nous a mis en garde contre cela.

At-Tirmidhi a rapporté d’après Ibn Abbas (radhiallahu ‘anhu) que le Prophète (sallā Allāhou ʿalayhi wa-salam) a dit:

« Il n’est pas des nôtres celui qui imite des gens différents de nous, n’imitez ni les juifs, ni les chrétiens ».

At-Tabarani et Abu Dawud ont rapporté d’après Ibn Umar et Hudhaifah (radhiallahu ‘anhum) que le Prophète (sallā Allāhou ʿalayhi wa-salam) a dit:

« Quiconque imite un peuple en fait partie. »

En outre, il existe de nombreuses preuves islamiques qui interdisent aux musulmans d’avoir de célébrations autres que l’Aïd ul-Fitr et l’Aïd ul-Adha. Al-Baihaqi a rapporté dans son Sunan que Anas bin Malik (radhiallahu ‘anhu) a dit: « Quand le Prophète (sallā Allāhou ʿalayhi wa-salam) est venu à Médine, le peuple avait deux jours fériés dans l’époque de Jahilliyah. Il (sallā Allāhou ʿalayhi wa-salam) a dit :

« Quand je suis venu à vous, vous avez eu deux jours que vous avez utilisé pour célébrer en Jahilliyah. Allah (subḥānahu wa ta’āla) les a remplacés pour vous avec des jours meilleurs, à savoir les jours du sacrifice (l’Aïd ul-Adha) et le jour du Fitr  (la rupture du jeune l’Aïd ul-Fitr.) « 

Aussi Imam Ahmad dans son Musnad a rapporté d’après ‘Uqbah bin Amir (radhiallahu ‘anhu) que le Prophète (sallā Allāhou ʿalayhi wa-salam) a dit:

« Le jour de Fitr et les jours de Tashriq (11ème, 12ème et 13ème jours Dhul Hijja) sont nos vacances, les gens de l’Islam. »

Ces preuves sont claires en interdisant aux musulmans d’avoir de célébrations autre que celles qu’Allah (subḥānahu wa ta’āla) leur a prescrit. Ainsi, ils ne sont pas autorisés à participer ou à célébrer les vacances des Kuffar (non-croyants) et ne sont pas autorisés à y assister, même s’ils sont invités. En outre, les vacances, comme le passage de l’an sont remplies de corruption et de vice. De telles occasions, où les péchés sont commis et l’alcool est servi, sont devenues des boulevards pour commettre des actes de fisq (désobéissance). Les médias officiels utilisent leur créativité pour corrompre les tendances et les mœurs du peuple en répandant des programmes corrompus qui ne contiennent que le vice afin d’éliminer tout signe de pureté et de moralité.

[1] Source : http://www.eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/guide-de-leglise/leglise-catholique-en-france-et-en-chiffres/371402-statistiques-de-leglise-catholique-en-france-guide-2013/

[2] Source : http://www.o-re-la.org/index.php?option=com_k2&view=item&id=1476:un-sondage-orela/ipsos/le-soir/rtbf-les-belges-francophones-et-la-religion&Itemid=85&lang=fr

[3] http://www.eurel.info/IMG/pdf/ofs_pratiques-croyances_suisse_2014.pdf

Partager: