Le problème de la rareté dans le capitalisme

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Les défenseurs des thèses capitalistes ont insisté sur le fait que l’être humain désirait un ensemble infini de biens et de services. Sur base de ceci, ils ont déduit qu’il n’y aurait jamais assez de ressources pour assouvir les désirs infinis de l’être humain. Dès lors, le problème économique du capitalisme concerne l’organisation du capital déjà en place, de sorte à ce que la société maximise son utilité. L’économiste Paul Samuelson a été le premier à souligner ce point qu’il présente sous trois questions fondamentales : la première est « quels biens et services la société devrait produire » ; la deuxième, « comment la société devrait utiliser ces ressources pour permettre cette production » ; et la troisième, « pour qui ils devront être produits ». Ensemble, ces questions forment le problème économique du capitalisme qui consiste en la maximisation de l’utilité de ressources limitées.

Pour simplifier ce concept, nous pouvons faire appel à l’analogie du vaisseau spatial dans lequel certaines des ressources de la terre existent. Selon la théorie capitaliste, même si l’homme consommait l’entièreté du vaisseau, il en demanderait plus dû à sa soif infinie. Les questions qui suivent naturellement cette observation « rationnelle » sont les suivantes : Qu’est-ce qu’on devrait inclure ou non dans ce vaisseau ? Comment est-ce qu’on devrait utiliser les ressources pour produire ces biens ? Et qui dans la société devrait avoir accès au vaisseau ? En réponse à cela, les capitalistes ont suggéré que plus la quantité de ressource disponible à l’homme via la production est grande, plus l’extention de population dont les demandes infinies seront satisfaites sera grande.

Le résultat de cette compréhension est que le marché libre tourne autour du concept de « croissance ». Car c’est l’action de produire plus qui règle le problème économique. En d’autres termes, une plus grande capacité de production étend la mise à disposition des biens à l’être humain et ainsi, satisfait encore plus de sa demande (d’ailleurs infinie). C’est pourquoi un plus haut niveau de production est primordiale pour le capitaliste, car c’est le moyen d’augmenter le PIB, mais c’est aussi le signe d’une stimulation économique et une preuve qu’encore plus de demandes « infinies » sont satisfaites. Nous voyons la manifestation pratique de cette conviction conceptujelle dans les économies contemporaines où le Produit Intérieur Brut (PIB) et le Produit National Brut (PNB) sont considéré comme les deux principaux indicateurs qui déterminent le succès économique. Sans surprise, les deux indicateurs ne se préoccupent que de la valeur de la production dans l’économie intérieure et internationale.

Au milieu de cette course à la croissance, l’être humain a réalisé un paradoxe : les riches ont accès aux ressources dont les pauvres ne peuvent qu’en rêver. L’échelon supérieure de la société baigne dans les fruits de la croissance de la production alors que la classe inférieure doit se battre pour obtenir les restes. Il apparait donc que le capitalisme est un système qui bien que constamment préoccupé par la croissance, mais en même temps, est insouciente envers la distribution des ressources. Pour réfuter un tel paradoxe, certains économistes du marché libre ont recouru au principe d’Optimalisation de Pareto pour justifier l’omniprésence de l’inégalité. Ce principe stipule que le gain d’une personne est la perte d’une autre, et qu’on ne peut améliorer sa situation qu’au dépens d’une autre personne. Donc, selon le capitaliste, l’inégalité doit être maîtrisée grâce à la production excessive, de sorte à augmenter la quatité de capital distribuée à la société.

Toutefois, il y a ici une assomption selon laquelle tout le monde dans la société partage le même gateau (le capital) à condition qu’ils emploient suffisamment d’effort pour obtenir un morceau. En réalité, les riches et ceux qui ont le pouvoir sont la seule classe qui possède une portion alors que les pauvres n’ont pas leur place à la table ! Suite à une réflexion plus profonde, nous nous rendons compte que la solution n’est pas d’élargir le gateau pour que les riches fasse la fête, mais plutôt de distribuer les morceaux du gateaux à la société pour que chaque homme gagne une part et que personne ne soit délaissé, ce qui est connu sous le nom de l’Optimum de Pareto. Avec ceci en tête, nous réalisons que les indicateurs PIB/PNB utilisés pour déterminer la prospérité économique sont des mesures de la capacité productive, mais qu’il n’indique que très peu à propos de la possession du capital et comment il est infiltré dans la société, ce qui en soit, est un sujet relatif à la fonction distributive de l’économie. Nous remarquons souvent que les politiciens tout comme les économistes sont dans un combat constant pour faire croître ces indicateurs, mais comme nous l’avons vu, ces indicateurs peuvent atteindre des niveaux impressionnant alors que l’économie continue de souffrir d’une pauvreté de masse à cause de l’inégalité rampante. Ce qui peut également signifier que les capitalistes comblent les besoins que d’un petit groupe de personnes grâce à la production excessive, mais qu’en réalité la grande majorité ne sait pas combler ses besoins primaires. Je pose donc la question au lecteur : dans ce cas, où se trouve le bien-être dans cette économie ?

 


Traduction d’un extrait du livre « Comparative Economics, Islam’s Panacea to the Maladies of Capitalism » , Ibn Caesar

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