Les perfides zones de désescalade en Syrie sont un autre moyen de détruire la révolution Syrienne
Le président turc Tayyip Erdogan a déclaré jeudi que la Turquie déploiera des troupes dans la région nordique de l’Idlib, en Syrie, dans le cadre d’un accord dite de désescalade négocié par la Russie le mois dernier.
Les zones de « désescalade », convenues par la Turquie, la Russie et l’Iran, seront discutées davantage lors de discussions avec le président russe Vladimir Poutine lors de son voyage à Ankara la semaine prochaine, a déclaré Erdogan lors d’une interview avec Reuters alors qu’il était à New York pour la Assemblée générale annuelle des Nations Unies.
« En vertu de l’accord, les Russes maintiennent la sécurité à l’extérieur d’Idlib et la Turquie maintiendra la sécurité dans la région d’Idlib », a déclaré M. Erdogan. (Reuters, 21/09/2017)
Le meilleur résumé de l’accord d’Astana, entre les trois États « garants »; La Turquie, la Russie et l’Iran, provient du ministre des Affaires étrangères de la Syrie, Walid al-Muallem, qui a déclaré que la victoire complète était à portée de main dans le pays et que Damas avait espéré que les zones de désescalade aideront la Syrie à «la cessation des hostilités».
De même, dans son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, il a déclaré: « La libération d’Alep et de Palmyre, la levée du siège de Deir Ezzor et l’éradication du terrorisme de plusieurs parties de la Syrie prouvent que la victoire est maintenant à portée de main »
Ce sont précisément les points clés des entretiens d’Astana entre les trois, la Turquie, la Russie et l’Iran: l’introduction des zones dites de désescalade afin de contenir, combattre et éliminer les groupes d’opposition et donner le dessus au régime syrien.
La réalité sur le terrain
Depuis le début de la révolution syrienne, le pouvoir colonial, les États-Unis et ses alliés ont fait deux choses principales: d’une part, ils ont prolongé la durée de vie du système syrien actuel en permettant à l’Iran, le groupe iranien du Liban et de la Russie d’intervenir militairement pour sauvegarder le régime syrien.
D’autre part, les États-Unis ont essayé de nombreuses tentatives et initiatives pour briser le soulèvement islamique et détourner leur chemin en exerçant une pression sur les groupes d’opposition pour se joindre à la table de négociation pour une transition vers un état syrien laïc selon le design américain. Le joueur principal attribué par l’Amérique pour accomplir ce boulot est la Turquie voisine.
Alep
Il y a un an, Alep, l’un des bastions de la résistance musulmane contre Assad est tombé dans les mains du régime à la suite de la coopération de ces trois États. La Turquie a fait sa part en déplacent des groupes de combattants qui sont sous son influence d’Alep à la région nord bordant la Turquie pour «se battre» contre le PYD, PKK et le groupe de Bagdadi. Ensuite, les Russes ont fait leur part en bombardant Alep au ras-de-sol avec des avions de chasse et des missiles. Les Iraniens se sont battus dans la ville avec les forces du régime pour éliminer les restes civils. Ainsi, la chute voulue d’Alep a été réalisée avec l’aide de ces trois et elle est facilement tombée dans les mains du régime syrien. Cela a entraîné l’évacuation de milliers d’Alep assiégée vers Idlib et ses environs. L’envoyé de l’ONU pour la Syrie Steffan de Mistura a laissé entendre qu’Idlib serait le prochain après Alep si aucun accord politique ne pouvait être atteint avec les groupes musulmans qui combattent Assad.
Idlib
En raison de ces types de complots au cours des 6 dernières années, le contrôle a changé d’une main à l’autre. Alors qu’au début, près de 80% de la Syrie était entre les mains de l’opposition, aujourd’hui elle est réduite à la région d’Idlib et ses alentours.
L’un des derniers bastions pour les combattants musulmans est Idlib et ses environs. Sa chute signifierait un coup majeur pour la révolution syrienne. Pas étonnant que les plus grandes zones de désescalade soient autour d’Idlib et de ses environs, car Idlib est la cible suivante.
Zones de désescalade
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une zone de désescalade? Et pourquoi la Russie, l’Iran et la Turquie ont-elles accepté d’utiliser cette terminologie?
Dans le passé, des termes comme «zones sûres» ont été proposés afin de réduire l’immigration de masse, en créant des zones où les gens peuvent être «sûrs» et ne sont pas forcés d’immigrer. Cependant, cela n’a jamais été appliqué en Syrie, car il ne correspondait pas à l’objectif. Au lieu de cela, les zones de désescalade ont été introduites parce qu’elles correspondent davantage au but des États-Unis.
Comme il est clair dès le début, les États-Unis et ses alliés, la Russie, la Turquie et l’Iran ne s’inquiètent pas de la sécurité des musulmans en Syrie. Leur seul but est d’arrêter le soulèvement islamique du peuple syrien et de préserver et maintenir le système syrien, avec ou sans Assad.
La déclaration des trois: la Turquie, la Russie et l’Iran confirme cela en précisant que ces zones sont destinées à provoquer une «cessation des hostilités», mais elle affirme également que les groupes d’opposition armés qui ne font pas partie du cessez-le-feu seront combattu à l’intérieur et à l’extérieur des zones désignées.
Plus important est que ces zones de désescalade seront administrées par les trois États garants: la Russie, la Turquie et l’Iran avec leur influence politique et leur présence militaire. En configurant physiquement des zones de sécurité, des postes d’observation et des points de contrôle le long des limites de ces quatre zones de désescalade.
Par exemple, la Turquie jouera un rôle plus direct en influençant la province d’Idlib le long de la frontière turque ainsi que les régions nord-est de la province de Latakia, les régions occidentales de la province d’Alep et les régions nordiques de la province de Hama. Cette zone est la plus importante.
Une autre zone de désescalade est l’est de Damas et entre Homs et Hama. Et le reste des zones de désescalade se situent dans les zones du centre et du sud le long de la frontière libanaise. Où l’Iran peut utiliser son groupe au Liban pour renforcer son influence dans la région. Et sur les régions sud-ouest de Daraa et Quneitra, frontalières aux Hauteurs du Golan sous control des « Israéliens » et à la Jordanie.
Cette politique d’isolement garantira que les forces combattantes de l’opposition sont piégées et ne peuvent recevoir aucune aide de l’extérieur. Cela signifie également que leur ligne de vie sera coupée. Contrairement au régime syrien, avec la Russie, l’Iran, le groupe iranien qui a tous les moyens de se déplacer librement et d’unir ses forces contre cette opposition relativement petite.
Ainsi, les zones de désescalade ont pour but d’isoler physiquement les différents groupes de combattants les uns des autres sans possibilité de s’unir, afin de briser leur force et de les forcer à accepter le plan américain pour un état syrien séculaire ou totalement se faire anéantir.
C’est une situation qui devrait secouer le monde musulman. Et surtout le rôle joué par la Turquie ici. Il a trompé les musulmans avec mille et un arguments et justificatifs simulés; qu’il soutient l’opposition des musulmans, en combattant le groupe Bagdadi ou en luttant contre le PYD (Parti de l’Union Démocratique) et le PKK terroristes, mais comment peut-on les tromper maintenant? Il n’y a aucun de ces groupes présents dans la zone de désescalade qui relève de son contrôle.
Abou Houraira a rapporté du messager d’Allah ﷺ :
» سَيَأْتِي عَلَى النَّاسِ سَنَوَاتٌ خُدَّاعَاتٌ يُصَدَّقُ فِيهَا الْكَاذِبُ وَيُكَذَّبُ فِيهَا الصَّادِقُ , وَيُؤْتَمَنُ فِيهَا الْخَائِنُ , وَيُخَوَّنُ فِيهَا الأَمِينُ , وَيَنْطِقُ فِيهَا الرُّوَيْبِضَةُ » . قِيلَ : يَا رَسُولَ اللَّهِ وَمَا الرُّوَيْبِضَةُ قَالَ : » الرَّجُلُ التَّافِهُ يَنْطِقُ فِي أَمْرِ الْعَامَةِ «
« Les gens connaitront certes des années trompeuses durant lesquelles on croira le menteur tandis que le véridique sera démenti. On fera confiance au traître et on considérera comme traître celui qui est digne de confiance. Et le « Ruwaybida » prendra la parole. » On demanda : « Et qu’est-ce que le « Ruwaybida » ? » Il répondit : « Un homme insignifiant, qui à l’autorité sur les commun des gens (sunan ibn Majah 4036)»
Okay Pala
Représentant médiatique du Hizb-ut-Tahrir Pays-Bas